TAPIES Antoni

1923-2012

Antoni Tapies naît en 1923, à Barcelone. Il est issu d’une famille bourgeoise intellectuelle. Son père est avocat sa mère est issue d’une famille d’éditeurs et de marchands de livres. Le jeune Antoni Tapies reçoit une éducation catholique pour répondre à la demande de sa mère qu’il aime profondement. Très jeune, Antoni Tapies a le goût du dessin, mais il suit les conseils familiaux et fait des études de droit. Au début des années 40 Antoni Tapies est victime d’une grave infection pulmonaire qui lui impose deux années de convalescence durant lesquelles il s’intéresse à l’histoire de la philosophie, continuant à peindre et dessiner. En 1942, suite à une grave crise de tachycardie, Antoni Tapies se voit mort, perçoit d’étranges hallucinations, des sensations de clairvoyances et d’illuminations, il décide alors d’être « artiste« .
Au sanatorium, sa vocation se précise. Antoni Tapies se porte vers l’art moderne repoussant ainsi toute forme d’académisme et de réalisme. Antoni Tapies considère que l’art c’est la vie. Son œuvre se constitue de sauts dans l’inconnu, de transformations perpétuelles. Dada l’inquiète et le fascine en même temps, l’esprit du Duchamps l’inspire profondément, mais c’est la rigueur de Mirò et de Picasso qui l’influence avant tout. En 1948, Antoni Tapies est cofondateur du mouvement Dau al set, proche des mouvements dadaïste et surréaliste.
Pour sa première exposition personnelle Tapies intègre des matériaux non académiques dans ses œuvres. Antoni Tapies est un des premiers à mélanger des matières, ajoutant de la poudre d’argile et de marbre à sa peinture, utilisant le papier déchiré, la corde et des chiffons (1953). Sa renommée devient internationale. Dans les années 1960, Antoni Tapies collabore avec Antonio Saura et de nombreux autres artistes. À partir de ces années, Antoni Tapies travaille ses œuvres avec des matériaux plus volumineux, comme des pièces de mobilier ou instruments de musique.
Antoni Tapies qualifie ses œuvres de « champs de batailles où les blessures se multiplient à l’infini ». Son univers est composé éléments graphiques et plastiques ou la matière est reine. Antoni Tapies travaille des « matériaux pauvres » par collage, en associant parfois du sable, de la poussière par l’empâtement et grattage. Il mélange le colorant et son médium, à l’aide d’outils mais souvent avec son corps. La typographie, la croix, les taches, les graffitis, prennent des formes variées, dans des espaces fermés, des murs, des volets, des portes. Antoni Tapies utilise peu de couleur mais plutôt d’un ensemble de valeurs qui se choquent et s’assemblent. Le noir et le blanc, et les bistres sont ponctués de notes colorées, créant ainsi une dynamique évidente dans ses compositions, voire provocante. Le peintre transforme l’ancienne maison Mantaner i Simon pour sa fondation en plein centre de Barcelone, conservant la façade sous un « Nuage » composée de tubes d’aluminium et d’une toile métallique d’acier inoxydable d’où surgit un siège suspendu en l’air.
En 1995 se tient une première rétrospective au Guggenheim Museum de New-York suivi par divers rétrospectives dans le monde entier.
Tapies meurt le 6 février 2012 à Barcelone.

TAPIES Antoni

Sans titre

Lithographie

TAPIES Antoni

Sense titol, 1970

Collage, peinture, assemblage sur carton

H. 28 L. 38 cm
(11,02 x 14,96 inches)

TAPIES Antoni

Material glance series n°5

Gouache sur papier journal

H. 24,5 L. 32 cm
(9,65 x 12,6 inches)