Jean-Paul Riopelle, né le 7 octobre 1923 à Montréal et mort le 12 mars 2002 à Saint-Antoine-de-l’Isle-aux-Grues, est un peintre, graveur et sculpteur québécois.
Dans les années 1940, il suit quelques cours à l’Académie des beaux-arts et il est un élève de Paul-Émile Borduas à l’École du meuble de Montréal. Il poursuit son orientation artistique malgré la désapprobation de ses parents, qui cessent de lui venir en aide. Il devient membre du mouvement artistique des Automatistes et l’un des signataires du manifeste Refus global. Il participe à la première exposition du groupe à Montréal en 1946. Il épouse la même année Françoise Lespérance.
En 1947, il s’installe à Paris, où il continue sa carrière en tant qu’artiste. Il fait la connaissance plusieurs artistes et écrivains. C’est à ce moment qu’il devient réellement automatiste, rencontrant les surréalistes et son fondateur André Breton. Il le surnomme par ailleurs « le trappeur supérieur ». Il se lie également avec l’écrivain et critique d’art Georges Duthuit qui le soutient. Il participe à divers salons dont le Salon de mai.
À la naissance de sa fille Yseult en 1948, le couple Riopelle revient séjourner au Québec. La parution du Refus global provoque plusieurs remous. La famille retourne s’installer à Paris en décembre. Jean-Paul Riopelle obtient sa première exposition individuelle en 1949 à la galerie Nina Dausset, et une seconde l’année d’après à la galerie Raymond Creuze. Entre-temps, sa fille Sylvie voit le jour. Jean-Paul Riopelle participe à plusieurs expositions, dont celle intitulée Véhémences confrontées, organisée par le peintre Georges Mathieu. Durant cette période, il expérimente plusieurs techniques: pinceaux, empâtements, projections de peinture, couteaux et spatules. Il rencontre le succès en 1953 lorsque Pierre Loeb lui achète une grande partie de sa production. Il expose régulièrement à la galerie Pierre Matisse, à New York. Il est présent à la Biennale de Venise en 1954 ainsi qu’à celle de São Paulo l’année suivante. Il voyage aux États-Unis, où il se lie d’amitié avec Franz Kline et avec Joan Mitchell qui deviendra sa compagne.
Vers 1958, il réalise ses premières sculptures. Il s’installe pour un an à East Hampton, où il s’adonne à la sculpture. De retour à Paris, il rencontre Sam Szafran, qui l’aide pour exposer ses sculptures et l’initie à la technique du pastel. Dans les années qui suivent, il recourt à des techniques variées: le pastel, la lithographie, le collage, le niellage, l’estampe, la céramique, etc. La référence à la nature devient plus explicite. Riopelle commence à introduire des éléments figuratifs. Il rencontre un succès grandissant, représente à nouveau le Canada à la Biennale de Venise de 1962, expose régulièrement à la galerie Maeght à Paris et obtient une grande rétrospective à la Galerie nationale du Canada (maintenant le Musée des beaux-arts du Canada) en 1963, et au Musée du Québec (devenu depuis le Musée national des beaux-arts du Québec) en 1967. Il obtient une commande pour l’aéroport de Toronto, sa plus grande toile, Point de rencontre (426 × 549 cm) qui sera offerte par le gouvernement canadien à la France en 1989, à l’occasion du bicentenaire de la Révolution française, et qui est maintenant exposée à l’opéra Bastille à Paris. À partir de 1968, le thème animalier se retrouve de plus en plus dans ses sculptures.
Ses séjours au Québec deviennent plus fréquents. En 1968, il rencontre Champlain Charest. Avec lui, il s’adonne à la chasse et à la pêche au cours des années 1970 dans le Nord et le Grand Nord du Québec et du Canada, voyages qui lui inspireront les séries Jeux de ficelles (1971-1972), Rois de Thulé (1973) et Icebergs (1977). En 1974, il se fait construire un atelier à Sainte-Marguerite-du-Lac-Masson, dans les Laurentides. Il partage son temps entre cet atelier et celui qu’il possède en France, à Saint-Cyr-en-Arthies. Il réalise sa série de toiles en noir et blanc intitulée Iceberg. En 1976, sa sculpture fontaine La joute, entreprise dès 1969, est installée au Stade olympique de Montréal. En 1979, il travaille avec Hans Spinner à la production d’un mur de 61 éléments en céramique pour la fondation Maeght. Au début des années 1980, il consacre plusieurs œuvres aux oies sauvages, thème récurrent jusqu’en 1992.
Il revient au Québec définitivement en 1990. Sa production est abondante. Une importante rétrospective lui est consacrée en 1991 pour l’inauguration du pavillon Jean-Noël Desmarais du Musée des beaux-arts de Montréal. Il fait l’acquisition d’une résidence sur l’Isle-aux-Grues, où il résidera jusqu’à sa mort.
Riopelle a passé plusieurs années à perfectionner la technique du all-over, qui consiste à éliminer toute forme de perspective dans le tableau au moyen d’éclats de peinture en couches multiples, technique picturale emblématique de l’artiste américain Jackson Pollock. Par la suite, il se tourne vers la peinture au pochoir avec des bombes en aérosol. Enfin, il renoue avec la figuration : c’est l’arrivée des oiseaux. Il termine sa carrière avec quatre 1ers prix internationaux et devient, par le fait même, l’un des plus grands peintres de l’histoire du Canada.
À sa mort le 12 mars 2002, le gouvernement du Québec lui réserve des obsèques nationales8. Sa fille Yseult a entrepris en 1987 la production d’un catalogue raisonné des œuvres de son père.
En octobre 2019, la Fondation Jean Paul Riopelle est créée. Elle a pour but de valoriser le travail de la relève en arts visuels au Canada et à l’international, ainsi que de faire rayonner le travail du peintre automatiste.