Odilon Redon, pseudonyme de Bertrand Redon, né le 20 avril 1840 à Bordeaux et mort le 6 juillet 1916 à Paris, est un peintre et graveur symboliste français.
Son art explore les aspects de la pensée, la part sombre et ésotérique de l’âme humaine, empreinte des mécanismes du rêve.
À Paris, il entre dans l’atelier de Jean-Léon Gérôme, mais les relations entre le maître et l’élève sont difficiles.
À Bordeaux, très lié avec Rodolphe Bresdin qui lui apprend la gravure, il commence sous la direction de cet artiste — dont l’art onirique est libre de tout formalisme —, une série de onze eau-forte : Le Gué, tirées en 1866, dans une inspiration orientaliste et romantique venue de Delacroix qu’il connaît de vue.
Après la guerre, il s’installe à Montparnasse, jusqu’en 1877, mais l’été, il retourne à Peyrelebade et passe l’automne en Bretagne. Il fréquente le salon littéraire et musical de madame de Rayssac, rencontre Fantin-Latour, Paul Chenavard, le musicien Ernest Chausson. Il séjourne à Barbizon pour y étudier les arbres et les sous-bois. En 1878, il voyage pour la première fois en Belgique et en Hollande. L’année suivante, il est remarqué pour son premier album de lithographies, intitulé Dans le rêve — il fait de la « lithographie de jet » —, les rêves, la descente dans l’inconscient, lui permettent de révéler les sources de son inspiration et de décrire son monde personnel voué à l’exploration de l’imaginaire.
Le 1er mai 1880 il épouse à Paris Camille Falte, née en 1852 et décédée en 1923, qui est originaire de l’île Bourbon (aujourd’hui l’île de La Réunion). Elle joue un rôle très important dans son travail en le soutenant au quotidien et en lui assurant une stabilité.
En 1884, Joris-Karl Huysmans publie À rebours, avec un passage consacré à Odilon Redon.
Il y a une forte scission entre le début de son œuvre et la fin. Pendant la première moitié de sa vie, il est le peintre du noir, et ne cesse d’utiliser cette teinte. Son passage à la couleur correspond à la naissance de son premier fils. Après n’avoir jamais utilisé la couleur, il va à la fois en faire un usage très complexe, mais aussi créer des tableaux les plus colorés qui soient. L’artiste qualifiera ce passage à une peinture entièrement colorée de « déclic ».
En 1886, Odilon Redon participe à la huitième et dernière exposition des impressionnistes.
Après la guerre, il s’installe à Montparnasse, jusqu’en 1877, mais l’été, il retourne à Peyrelebade et passe l’automne en Bretagne. Il fréquente le salon littéraire et musical de madame de Rayssac, rencontre Fantin-Latour, Paul Chenavard, le musicien Ernest Chausson. Il séjourne à Barbizon pour y étudier les arbres et les sous-bois. En 1878, il voyage pour la première fois en Belgique et en Hollande. L’année suivante, il est remarqué pour son premier album de lithographies, intitulé Dans le rêve — il fait de la « lithographie de jet » —, les rêves, la descente dans l’inconscient, lui permettent de révéler les sources de son inspiration et de décrire son monde personnel voué à l’exploration de l’imaginaire.
Entre 1870 et 1895, il utilise principalement le fusain et la lithographie pour créer des dessins aux sujets oniriques qui appelle ses « noirs ». Les années 1890 et le début du siècle sont une période de transformation, de mutation, il abandonne ses « noirs » et commence à utiliser le pastel et l’huile, et la couleur domine les œuvres du reste de sa vie. Il réalise Ève, son premier nu féminin d’après modèle. Il représente des textes par la peintures, que ce soit les siens comme Les Yeux clos ou Les Origines mais aussi ceux d’autres auteurs de l’univers fantastique notamment Edgar Allan Poe. En 1899, Maurice Denis le présente au groupe des nabis et le peint, en 1900, dans l’Hommage à Cézanne, debout devant une toile de Cézanne, entouré de Pierre Bonnard, Édouard Vuillard, Ker-Xavier Roussel, Paul Sérusier, André Mellerio et Ambroise Vollard. Avec Maurice Denis, il exécute des peintures décoratives pour son ami le compositeur Ernest Chausson, dans son hôtel particulier du 22, boulevard de Courcelles, ainsi que dans le château de Domecy-sur-le-Vault, en Bourgogne, de son ami et mécène, Robert de Domecy, avec qui il a voyagé en Italie.
Redon travaille avec Mallarmé et expose à la galerie Durand-Ruel en 1900.
En 1900-1901 Redon peint des grandes surfaces en réalisant des panneaux grâce à une commande du baron Robert Domecy qui vient de faire construire un château dans l’Yonne. Il fait part de son travail à son ami Albert Bonger en écrivant : « Je couvre les murs d’une salle à manger des fleurs, fleurs de rêve, de la faune imaginaire ; le tout par de grands panneaux, traités avec un peu de tout, de la détrempe, l’aoline, l’huile, le pastel même dont j’ai un bon résultat ce moment-ci, un pastel géant. »
En 1901, il participe au salon de la Libre Esthétique à Bruxelles et au salon de la Société nationale des beaux-arts à Paris. Son ami d’enfance, le peintre Charles Lacoste, l’introduit en 1903 auprès de Gabriel Frizeau, mécène bordelais passionné d’art et de belles-lettres. La légion d’honneur lui est attribuée et, en 1904, une salle lui est entièrement consacrée au Salon d’automne avec soixante-deux œuvres. Il crée en 1902 le décor du salon de musique de l’hôtel parisien de la veuve d’Ernest Chausson décédé en 1899.
Redon est apprécié et soutenu par des artistes et des intellectuels. En 1907 Marius-Ary Leblond publie dans la Revue illustrée « Odilon Redon, le merveilleux dans la peinture ». Marius-Ary Leblond est un patronyme derrière lequel deux cousins : Georges Athénas qui correspond à Marius Leblond et Aimé Merlo qui est Ary Leblond. Originaires de l’île de la Réunion, il se sont installés à Paris dans les années 1890 et écrivent des romans et essais faisant écho au colonialisme. Redon aurait fait appel aux Leblond pour les inciter à écrire un article sur lui. Odilon Redon a donné un tournant différent à son art en explorant les thématiques de la nature et des couleurs. L’article de Marius-Ary Leblond vont exprimer cette évolution artistique. Il la décrive en ces termes « Redon se lassa bientôt de cette sorte d’enfer spiralant et noir où il s’était enfermé […] il éprouva le besoin de la lumière et monta vers la couleur comme vers un paradis ».
En 1908, Odilon voyage à Venise, en Italie avec sa femme, son fils et Arthur Fontaine, il réalise ses premiers cartons de tapisserie pour la manufacture des Gobelins à la demande de Gustave Geffroy.
Il passe l’été à Bièvres (Essonne) à la villa Juliette qu’il loue, n’ayant pu la racheter, après le décès de Juliette Dodu, la demi-sœur de son épouse9.
André Mellerio, en 1913, publie un catalogue de ses eau-forte et lithographies10. La même année, l’Armory Show présente quarante de ses œuvres sur le continent américain à New York, dans le cadre de l’International Exhibition of Modern Art, puis à Chicago et Boston.
Dans À soi-même, une intéressante autobiographie publiée de son vivant, il évoque ses rapports avec le milieu artistique et les ambitions artistiques et spirituelles de son époque.
Il meurt le 6 juillet 1916 en son domicile au 129 avenue de Wagram dans le 17e arrondissement de Paris; son fils Ari, mobilisé, n’a pu arriver à temps du front. Une huile sur toile, La Vierge, reste inachevée sur son chevalet. Il est inhumé dans le petit cimetière de Bièvres, l’« âme du roi des mondes imaginaires » repose là sous une pierre tombale régulièrement fleurie.
Sans qu’aucune rétrospective ait été réalisée, en France, sur l’artiste depuis 1956. Une exposition, labellisée d’intérêt national, est organisée durant l’année 2011 avec les partenariats de la Réunion des musées nationaux, le musée d’Orsay, le musée Fabre (Montpellier), le concours du département des estampes et de la photographie de la Bibliothèque nationale de France et l’abbaye de Fontfroide (Aude). Cette exposition a été présentée des mois de mars à juin aux Galeries nationales du Grand Palais de Paris, mettant en avant le passage du noir profond aux teintes colorées et lumineuses17, puis des mois de juillet à octobre au musée Fabre de Montpellier.